jeudi 31 octobre 2013

123 Les Mémoires de Frédéric Skarbek : le chapitre 5 (extraits)

Quelques informations tirées des Mémoires de Frédéric Skarbek (chapitre « Mon séjour à Paris »)

  
Classement : questions biographiques ; Frédéric Skarbek




Ceci est la suite des pages
*Frédéric Skarbek (éléments biographiques sur cette personnalité polonaise du XIXème siècle, qui a par ailleurs bien connu Nicolas Chopin et sa famille) ;
*Frédéric Skarbek : Pamiętniki en ce qui concerne l'ouvrage, écrit entre 1860 et 1866, et publié en 1878 ;
*Frédéric Skarbek biographe de Nicolas Chopin, à propos de son évocation assez longue du père de Chopin, dans le chapitre 1 de ces Mémoires (« Premières années de mon enfance »).
Je fais ci-dessous un résumé des chapitres 2 à 5 concernant la période 1804-1811, avec citations des passages intéressants pour la biographie de Frédéric Skarbek ou d’autres personnalités. 
Les extraits ci-dessous sont édités et traduits par moi à partir de l'exemplaire de l'ouvrage disponible à la Bibliothèque polonaise de Paris. 

Les chapitres concernés
5) Mon séjour à Paris

Chapitre 5 : Mon séjour à Paris
L'auteur évoque :
1) son installation dans un garni du Quartier latin (page 35-36) ; page 39, il indique qu’il a déménagé par la suite à l’hôtel Taranne (dans l’ancienne rue Taranne, VIème arrondissement)

2) les enseignements qu’il suit (36-38)
a) Original
« W owym czasie nie było w Paryżu uniwersytetu, lecz natomiast dwie specyalne szkoły, to jest prawa i medycyny, obie z zapisem obowiązującym studentów, z egzaminami cało-kursowemi rocznemi i z udzielaniem stopni akademickich. Poniewaź nie było zamiarem moim kształcić się na prawnika, a tém mniej na doktora, przeto nie zapisałem się jako student, lecz chodziłem do Collège de Françe na kursa języków staroźytnych, prawa karnego i literatury francuzkiej; słuchałem w ogrodzie botanicznym wykładów chemii, mineralogii i ogrodnictwa, wreszcie uczęszczałem do biblioteki Cesarskiej po tamtej stronie Sekwany położonéj, na prelekcye starożytności greckich i rzymskich, miewane przy okazywaniu medali przez uczonego Millin konserwatora zbioru tychże. » (36)
Traduction
« A cette époque, il n’y avait pas d’université à Paris, mais à sa place deux écoles spéciales, à savoir de droit et de médecine, toutes deux avec inscription obligatoire des étudiants, examens portant sur l’ensemble des cours de l’année et attribution de grades universitaires. Puisqu’il n’était pas dans mes intentions de me former comme juriste, encore moins comme médecin, je ne m’inscrivis pas comme étudiant, mais j’allais au Collège de France aux cours de langues anciennes, de droit pénal et de littérature française, et j’assistais au jardin des Plantes aux conférences de chimie, de minéralogie et d’horticulture, enfin je fréquentais la Bibliothèque impériale, située de l’autre côté de la Seine, pour les cours d’Antiquité grecque et latine, tenus près du cabinet des médailles par l’érudit Millin*, conservateur des collections. (36)
Note
*Millin : Aubin-Louis Millin de Grandmaison (1759-1818), naturaliste, antiquiste, bibliothécaire (voir notice Wikipédia)

b) Original
« Professor Lemaire [...] wykładał Eneidę Wirgiliusza z wielką wymową i talentem, tak iż z upodobaniem przez dwa lata na tych prelekcyach bywałem. Nadto [...] uczęszczałem na wykłady języka greckiego, professora Gail, z którym się bliżéj poznałem, bo nas kilku tylko miał za słuchaczy; skutkiem tego uźył on mnie do pracy literackiéj, to jest do kollacyonowania tekstów Tucydydesa, którego tłumaczenie drukiem oglósił; lecz ta robota była tak nudną, żem się nie mógł długo jéj poświęcać, podobniéż jak i syn Gaila, który uciekł z domu ojca, gdy go ten z greckiemi książkami zamykać zaczął.
Daléj między professorami w Collège de Françe, szczególniéj zajmowały mnie prelekcye historyi prawa kryminalnego, nader wymownie wykładane przez senatora hrabiego Pastoret. Uczony ten, wpłynął stanowczo na dalsze powołanie moje, widząc bowiem katedrę nauczycielską zajmowaną przez tak wysokiego dygnitarza i człowieka wysokiego urodzenia, a przytém świadkiem będąc wziętości jaką zjednał sobie u licznych słuchaczy i poklasków jakie od nich odbierał, powstało we mnie przekonanie o piękności i wyższości powołania nauczycielskiego, które mnie później do tego skłoniło, żem się temuż powołaniu w Uniwersytecie Warszawskim poświęcił.
Prócz tych kursów słuchałem jeszcze fizyki pod Lefèvre Junneau, mineralogii pod Delametherie, geologii pod Faujas de St. Fond, chemii pod Vauquelin i w ostatnim roku chodziłem na prywatny wykład téj ostatjniéj nauki professora Chevreuilla, nadto letnią porą o 6-éj z rana biegałem do ogrodu botanicznego na kurs ogrodnictwa Thouaina.
Lecz wszystkie powyższe prelekcye były tylko dla mnie pomocniczemi naukami, bo głównym przedmiotem, któremu chciałem się poświęcieć była ekonomia polityczna i nauki administracyjne, a ponieważ podówczas nauki te publicznie w Paryżu wykładanemi nie były, przeto musiałem z kolegami memi wziąść doń nauczyciela prywatnego, którego z trudnością i to za drogą opłatą, bo po 15 franków za godzinę zaledwie wynaleźć potrafiliśmy. Był nim niejaki Saint-Aubin, ekstrybun ludu za czasów rzeczypospolitéj, współredaktor Gazety Roederera, człowiek uczony, ale zupełnie ubogi, bo źle wówczas od rządu widziany. [...]
Obok tego płatnego nauczyciela ekonomii politycznéj, do wykształcenia mego w tym zawodzie, przyłożył się nie mało, zupełnie bezinteresownie ziomek Piotr Maleszewski, który słuźył niegdyś jako ordonator armii francuskiéj pod Bernadottem, a następnie osiadl w Paryżu. » (37-38)
Traduction
« Le professeur Lemaire* […] enseignait l’Enéide de Virgile, avec tant d’éloquence et de talent que par goût, j’assistai à ces cours pendant deux ans. De plus […] je fréquentais les cours de langue grecque du professeur Gail*, de qui je me sentais plus proche, car il avait seulement quelques auditeurs ; en conséquence, il m'employa à un travail littéraire, à savoir la collation des textes de Thucydide, dont il publiait la traduction, mais ce travail était si ennuyeux, que je ne pus longtemps m’y consacrer, à l’instar du fils de Gail, qui s’enfuit du domicile de son père, quand celui-ci commença à le harasser avec les livres grecs.
En outre, parmi les professeurs du Collège de France, j’étais plus particulièrement occupé par les cours d’histoire du droit criminel, exposée éloquemment par le sénateur comte Pastoret*. Cet érudit a influencé de façon décisive ma vocation ultérieure, étant donné que je voyais la chaire de l’enseignant occupée par un si haut dignitaire et homme de haute naissance, et ainsi étant témoin de la popularité qu’il obtenait auprès des nombreux auditeurs et des acclamations qu’il recevait d’eux, cela m'a convaincu de la beauté et de la grandeur de la vocation enseignante, ce qui m’a plus tard incliné à me consacrer à cette vocation à l’Université de Varsovie.
A côté des ces cours, j'étudiais aussi la physique avec Lefèvre Junneau*, la minéralogie avec Delamétherie*, la géologie avec Faujas de Saint-Fond*, la chimie avec Vauquelin* ; durant la dernière année, j’allais à un cours particulier de cette science auprès du professeur Chevreuil*, et de plus, en été, je courais à 6 heures du matin au jardin des Plantes pour le cours d’horticulture de Thouin*.
Mais tous les cours mentionnés ci-dessus n’étaient poour moi que des études auxiliaires, car le principal objet auquel je voulais me consacrer était l’économie politique et la science administrative, et comme à l’époque ces sciences n’étaient pas enseignées publiquement à Paris, je dus, avec mes collègues, prendre un professeur particulier, que eûmes quelque difficulté à trouver, moyennant un prix élevé de 15 francs de l’heure. C’était un certain Saint-Aubin*, ex-tribun du temps de la République, collaborateur de la Gazette de Roederer, homme érudit, mais extrêmement pauvre, car mal vu du gouvernement d’alors. […]
A côté de ce professeur payant d’économie politique, mon compatriote Pierre Maleszewski* s’est beaucoup impliqué dans ma formation à cette discipline, de façon totalement désintéressée ; il avait servi un moment comme ordonnateur* de l’armée française sous Bernadotte, et s’était par la suite installé à Paris. » (37-38) »
Notes
*Lemaire : Nicolas-Eloi Lemaire (1767-1832), philologue et professeur de latin (cf. notice du cimetière du Père-Lachaise)
*Gail : Jean-Baptiste Gail (1755-1829), helléniste (cf. notice du cimetière du Père-Lachaise)
*Pastoret : Claude-Emmanuel Pastoret/M. de Pastoret/Marquis de Pastoret (1755-1840), juriste et homme politique (voir notice Wikipédia)
* Lefèvre Junneau : ?
* Delamétherie : Jean-Claude Delamétherie (1743-1817) (voir notice Wikipédia)
* Faujas de St. Fond : Barthélémy Faujas de Saint-Fond (1741-1819) (voir notice Wikipédia)
* Vauquelin : Louis-Nicolas Vauquelin (1763-1829) (voir notice Wikipédia)
* Chevreuil : ?
* Thouin : André Thouin (voir notice Wikipédia)
* Saint-Aubin : Camille Saint-Aubin (1758-1820) (voir notice Wikipédia)
* Pierre Maleszewski (Piotr Maleszewski, 1767-1828) : (voir notice Wikipédia-pl)
* ordonnateur : ordonator (?)

3) ses activités annexes (38-41 : poésie, tenue d’un journal, pratique musicale (clarinette), peinture, théâtre, musées) ; à propos de son journal, il écrit :
« Są w papierach moich volumina wierszy [...] ; jest także i dziennik w ciągu dwóch lat, to jest 1810 i 1811 najskrupulatniéj co wieczór spisywany, a mieszczący w sobie spostrzeżenia nad sobą samym robione i wrażenia w każdym dniu doznane, nadto nawet wyrzuty sumienia nieraz sobie czynione. » (39)
Traduction
« Il y a dans mes papiers des volumes de vers […] ; il y a aussi un journal tenu chaque soir très scrupuleusement pendant la durée de deux années, à savoir 1810 et 1811, et contenant des observations sur moi-même et sur mes impressions de chaque jour, et même aussi des reproches moraux que je me faisais. »

4) ses contacts avec des Polonais vivant à Paris (41-42) :
a) divers
« u księżnéj Stanisławowéj Jablonowskiéj i u wojewodzyny Działyńskiéj »
Traduction
« chez la princesse Jablonowska et la voiévodine Dzialynska »

b) Kosciuszko :
« W piérwszym z tych zacnych domów, miałem sposobność poznania osobiście Kościuszkę i widzieć go tańczącego w piérwszéj parze, znanego pod nazwiskiem jego poloneza. Była to nader pamiętna dla mnie chwila, która jako niby poetę, natchnęła mnie do napisania na cześć jego wiersza, który powaźyłem się mu doręczyć, za co mnie miły podówczas starzec serdecznie uściskał, mówiąc z właściwą sobie skromnością, że nie zasłużył na pochwały w wierszach moich wyrażone. Uściśnienie tego wielkiego męża pozostało na zawsze w pamięci mojéj jako drogie wspomnienie rzadkiéj w życiu chwili. Kościuszko mieszkał w owym czasie w Belleville pod Paryżem i rzadko tylko doń przyjeżdżał, ale każdym razém gdy się w nim pojawił, mieszkanie jego stawało się poniekąd cudowném miejscem, do którego wszyscy w stolicy Francyi bawiący Polacy ciągłe pielgrzymki odbywali. » (41-42)
Traduction
« Dans la première de ces maisons connues, j’eus l’occasion de faire la connaissance personnelle de Kosciusko et de le voir dansant en tête la polonaise qui porte son nom. Ce fut pour moi un moment mémorable, qui m’incita, en tant que prétendu poète, à écrire en son honneur des vers que j’osai lui présenter ; sur quoi ce bon vieillard m’étreignis cordialement, disant avec la modestie qui le caractérisait qu’il ne méritait pas les éloges exprimés dans mes vers. L’accolade de ce grand homme m’est restée pour toujours dans la mémoire comme le souvenir cher d’un moment exceptionnel de ma vie. Kosciusko habitait alors à Belleville, près de Paris, et je suis rarement allé* chez lui, mais à chaque fois que je m’y présentai, son appartement devenait une sorte de lieu magique, vers lequel [se dirigeaient tous les Polonais, éternels pèlerins, passant dans la capitale de la France ??] » (41-42)
Note
*allé : le mot polonais signifie « aller en voiture »

c) Marie Walewska :
« Bywałem także u pani Walewskiéj, owéj ślicznéj Maryi, z którą ja to wyżéj już wspomniałem, znałem się jako 12-to letni chłopiec w domu jéj matki. W owym czasie, miała ona wielkie znaczenie jako przyjaciółka Napoleona, mogła była dumą wynosić się nad znajomemi i ziomkami swemi, lub intrygami dworskiemi wyrobić sobie jakieś polityczne stanowisko, ale taka dążność nie zgadzała się ani z jéj skromnością, ani z dobrocią serca jakiemi się odznaczała. Czyniła dobrze komu tylko mogła, nikomu nie szkodziła, dlatego téż powszechnie lubioną i kochaną była. Mieszkała latem w pięknym pałacyku w miasteczku Boulogne pod Saint-Cloud, dokąd do niéj, jako z lat dziecinnych jéj znajomy, chodziłem czasem na dzień cały. Tam nieraz kołysałem i woziłem w wózku po ogrodzie, jako niemowlę, owego hrabiego Walewskiego, przyjaciela i ministra Napoleona III-go. » (42)
Traduction
« J’allais aussi chez madame Walewska, la charmante Marie, que, je l’ai rappelé précédemment, j’avais connue quand j’avais 12 ans, dans la maison de sa mère. A cette époque, elle avait une grande importance en tant qu’amie de Napoléon, et elle aurait pu se montrer fière envers ses connaissances et ses compatriotes, ou jouer un rôle politique grâce des intrigues de cour, mais une telle tendance ne s’accordait pas avec sa modestie, ni avec la bonté de cœur, par laquelle elle se distinguait. Elle faisait du bien à qui elle pouvait, elle ne nuisait à personne, aussi elle était appréciée et aimée de façon très générale. L’été, elle habitait un joli palais dans le village de Boulogne près de Saint-Cloud, où j’allais parfois passer la journée entière, du fait que je la connaissais depuis l’époque de mes dix ans. Là, j’ai souvent bercé et promené en poussette dans le jardin, quand il était bébé, le comte Walewski, ami et ministre de Napoléon III. » (42)

d) les officiers des Légions polonaises
« Do ożywienia towarzystwa polskiego w Paryżu, przyczyniali się nie mało oficerowie rodacy, gwardyi polskiéj cesarza, tak zwani Chevaux légers de la Garde, którzy pod dowództwem Wincentego Krasińskiego stali w Chantilli, o kilka mil od Paryża i z tamtąd przybywali gościć w domach ziomków swoich. » (42)
Traduction
« nos compatriotes officiers de la garde impériale polonaise, appelés Chevaux légers de la Garde*, contribuaient notablement à l’animation de la société polonaise de Paris ; sous la direction de Vincent Krasinski*, ils étaient stationnés à Chantilly, à quelques milles de Paris, et de là ils avaient l’habitude de fréquenter les demeures de leurs concitoyens. »
Notes
* Chevaux légers de la Garde : le 1er Régiment de Chevaux légers de la Garde impériale (Pułk Szwoleżerów-Lansjerów Gwardii Cesarskiej)
* Vincent Krasinski (Wincenty Krasiński, 1782-1856)

e) le divorce et le remariage de Napoléon, la naissance du roi de Rome le 20 mars 1811 (42-44)

f) son départ de Paris en juillet 1811 (44)

Il termine le chapitre par cette phrase :
« Lubo teraż gdy jestem blizkim końca zawodu mego na téj ziemi, dziękuję Bogu że przy różnych zmianach powodzenia, dał mi usposobienie, iż zawsze z losu mego byłem zadowolony, zataić wszakże tego nie mogę, że wspomnienie dwóch lat nauki w Paryźu spędzonych, do najmilszych wrażeń moich zaliczam. » (44)
Traduction
« Bien que, maintenant que je suis près de la fin de mon parcours sur cette terre, je remercie Dieu de m’avoir, à travers diverses sortes de succès, donné le tempérament pour être toujours satisfait de mon sort, je ne peux cependant pas cacher que le souvenir de ces deux années d’études passées à Paris compte parmi les plus agréables de mes impressions. »

Commentaires
En ce qui concerne le sujet du blog, Frédéric Chopin, il est à noter que Skarbek n'évoque absolument pas sa naissance, et surtout son baptême, alors que dans certaines sources, il est indiqué qu'une correspondance aurait été échangée entre lui et sa famille pour qu'il soit par procuration le parrain de Chopin. Il s'agit donc d'un point qui reste à vérifier à partir d'autres sources.
En ce qui concerne le reste de la biographie de Frédéric Skarbek, ce chapitre ne pose pas de problèmes particuliers. Il permet cependant de rectifier la présentation donnée dans le résumé du Narodowy Instytut Fryderyka Chopina, qui est un peu trop succincte.



Création : 31 octobre 2013
Mise à jour : 4 novembre 2014
Révision : 4 novembre 2014
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 123 Les Mémoires de Frédéric Skarbek : le chapitre 5 (extraits)
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2013/10/memoires-skarbek-chapitre-5.html









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