samedi 3 octobre 2015

213 A propos de la famille Horain

Quelques informations sur une famille de réfugiés polonais d’origine éventuellement française : les Horain


Classement : histoire de la Pologne ; histoire des relations franco-polonaises




Dans son livre La Pologne dans ses anciennes limites : le duché de Moscou en 1473, et l'empire des Russies actuel, Joseph Bem reproduit des listes de condamnés (pages 489-519), dans lesquelles on trouve un certain nombre de noms d’origine française (liste donnée par ailleurs).

On trouve en particulier deux personnes portant le nom de « Horain » :
*Horain (Michel)
*Horain (Thaddée)

Le nom « Horain » est un nom français, comme l’indiquent deux sites généalogiques (Genealogie et Geneanet).

Une recherche sur Internet ramène des informations abondantes sur ces  deux personnalités, ainsi que sur d’autres Horain polonais.

En tout état de cause, si cette famille est d’origine française, cela remonte assez loin, puisque on trouve des Horain en Pologne dès le XVIIème siècle : il s’agit d’une famille noble, appartenant au clan (herb) Szreniawa


XVIIème et XVIIIème siècles
*Alexandre Nicolas Horain (1651-1735)
Aleksander Mikołaj Horain : coadjuteur de Wilno/Vilnius, évêque in partibus de Tibériade, évêque de Smolensk, évêque de Samogitie
Notice de la Wikipédia biélorusse (Аляксандр Мікалай Гараін)


*Alexandre Casimir Horain (1685 ou 1698-1774)
Aleksander Kazimierz Horain : diverses fonctions ecclésiastiques ; évêque in partibus de Hirena (Tunisie)
Notice de la Wikipédia lituanienne (Aleksandras Kazimieras Gorainis)

*Jean Antoine Horain (Jan Antoni Horain1686-1777)
Notice de la Wikipédia polonaise (lien).
Frère d’Alexandre Casimir ; homme politique de la République des Deux Nations
Père de Jean Népomucène (infra) ; grand-père de Thaddée et probablement de Michel (1803-1835)

*Jean Népomucène Horain (Jan Nepomucen Horain17??-18??)
Fils de Jean Antoine
Participe à l'insurrection de Kosciuszko :
*Constantin Karl Falkenstein et Karol Forster, Thadée Kosciuszko, dans sa vie politique et intime, p. 110 (lien) :
« Substitut au Conseil suprême national » créé par Kosckuszko en 1794
*Léonard Chodźko, Histoire des légions polonaises en Italie, Volume 1, p. 288 (lien:
« Membre du Conseil suprême national » 


Michel Horain (Michał Horain, 1797-1864)
Filiation à déterminer.

1) Patrick Harismendy (Professeur d’histoire contemporaine, CRHISCO – Université Rennes 2), Les réfugiés politiques en Bretagne (1830-1848), p. 55 (lien) :
« Annexe 1 – Personnel polonais des Travaux publics dans les Côtes-du-Nord
*Horain Michel (de)
Études à l’université de Vilnius
Major du génie
Besançon (1832), St-Brieuc (1833-1835),
Conducteur de 3e classe (Tours, 1835) »

Elle indique que Michel Horain, né en 1797 et mort en 1864, est entré dans le corps du Génie de l’armée du royaume de Pologne, devenant major au cours de l’insurrection de 1830-1831. Il a participé à des travaux publics importants en France. En 1857, il obtient du gouvernement russe l’autorisation de revenir à Vilna (Wilno/Vilnius).

3) Paul Azan,  La Légion étrangère en Espagne (1835-1839), Paris, Lavauzelle, 1907
Voir la page Les Polonais dans la Légion étrangère 3 : listes nominatives et Les Polonais dans la Légion étrangère 3 : listes nominatives (suite).
En juin 1836, Michel Horain est un des volontaires qui entrent au régiment des lanciers polonais créé par le général Bernelle lors de l'intervention de la Légion étrangère en Espagne. Il a le grade de chef d'escadron (capitaine). Il signe une lettre au général Bernelle lors du départ de celui-ci.


Thaddée Horain (Tadeusz Ignacy Horain,1804-1839)
Petit-fils de Jean Antoine.

1) Bulletin des lois de la République française, partie supplémentaire, tome 12 (2ème semestre 1837), page 395 (lien),
« Ordonnance portant que […]
15° Le sieur Horain (Thadée-Ignace-Théodore-Rufin-Joseph-Louis), né le 27 novembre 1804 à Varsovie en Pologne, demeurant à Paris » [et d'autres]
sont « admis à établir leur domicile en France, pour y jouir des droits civils tant qu’ils continueront d’y résider. (Paris, 23 Juin 1837.) »

2) Douglas Porch, The French Foreign Legion: A Complete History of the Legendary Fighting Force, index et page 27 (lien)

3) Le Bulletin des Amis de la Pologne, n° 8-9, août-septembre 1930, p. 221 (colonne 1, De Colmar) (lien), signale une conférence faite par un capitaine Henri Boutmy à Colmar en 1928 sur Les Polonais dans l'armée française et un courrier de sa part à propos d'un article paru en mai 1930 dans la revue sur L'étendard polonais à Alger
Henri Boutmy indique notamment : 
« Le bataillon polonais que commandait le chef de bataillon Horain (Polonais) existait depuis 1833 à l’effectif de 4 compagnies ».

4) Paul Azan,  La Légion étrangère en Espagne (1835-1839), Paris, Lavauzelle, 1907
Voir la page Les Polonais dans la Légion étrangère 3 : listes nominatives.
Après l'envoi de la Légion en Espagne en juillet 1835, il accède au grade de lieutenant-colonel (dans l'armée espagnole) et à la fonction de chef d'état-major de la division (situation au 26 mai 1836).

5) Journal des débats politiques et littéraires, 2 février 1839, page 7 (?), lettre du 25 mai de Vallée au ministre de la Guerre 1839 (lien) :
« Le commandant de Salles, après avoir rendu témoignage à la manière distinguée [… par] laquelle l'artillerie, les troupes du génie et les détachements de la marine ont servi après avoir cité particulièrement dans l'artillerie le capitaine Lebrac (?) et le lieutenant Rolland; dans le génie, le lieutenant Durand; et dans la marine, le lieutenant de frégate Coreil, déplore la privation momentanée qu'il a éprouvée des services du chef de bataillon Horain, frappé, près de lui, par une balle qui lui a traversé la poitrine. Il espère, ajoute-t-il, que ce brave officier vivra encore pour servir le Roi et la France, à laquelle il est temps de le rattacher par les liens de la nationalité, et je vous prie, Monsieur le ministre de demander au Roi de daigner lui accorder des lettres de naturalisation qu’il vient de mériter au prix de son sang. »
Le grade de « chef de bataillon » semble indiquer qu'il s'agit de Thaddée et non pas de Michel.

6) Il semblerait qu'il soit mort en 1839 (notice Wikipédia de Jean Antoine Horain), sans doute des suites de ses blessures. 


Autres Horain réfugiés polonais
*Alexandre Horain (????-18??), réfugié en Belgique
Jurgen Casteleyn, Vreemdelingenbeleid en politieke migratie in België (1848-1851) Annexes (lien),
« Liste redigée par nation des réfugiés politiques arrivés depuis 1848 résidant actuellement en Belgique et divisée en deux catégorie.
La première comprend les réfugiés qui ont obtenu des permis de séjour, provisoires et révocables, et dont la prorogation est subordonnée à la conduite qu’ils tiennent et par conséquent peuvent être renvoyés à chaque instant par mesure administrative.
La deuxième catégorie comprend les réfugiés qui ont acquis une résidence dans le pays et qui ne peuvent en être éloignés qu’en vertus d’un arrêté Royal d’expulsion et dans les cas prévus par la loi du 22 7bre 1835. […]
2° catégorie : Horain Alexandre »

*Julien Horain (Julian Florian Horain, 1821-1883)
Essentiellement un journaliste (lien Wikipédia polonaise).

*Michel Horain (Michał Horain1803-1835)
Probablement un petit-fils de Jean Antoine et un frère de Thadée ; compte tenu de sa date de décès, ne peut pas être identifié au Michel mentionné plus haut.



Création : 3 octobre 2015
Mise à jour : 15 juin 2017 (Légion étrangère ; plan de la page)
Révision : 30 juin 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Sur Frédéric Chopin Questions historiques et biographiques
Page : 213 A propos de la famille Horain
Lien : http://surfredericchopin.blogspot.fr/2015/10/famille-horain.html











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